Né dans une famille de bûcherons, Jérôme est dès son enfance immergé dans le monde de la foresterie. Le bois, omniprésent sous différentes formes – bois de poêle, piquets de pêche, billes de bois – devient un matériau familier et précieux, éveillant en lui une sensibilité particulière aux diverses essences et à leurs propriétés uniques.

​

Marqué par un esprit curieux et sensible, sa jeunesse est teintée de tensions sociales et religieuses qui rendent son adolescence particulièrement éprouvante. Lors du choix de carrière, Jérôme se sent perdu parmi les monographies qui s’empilent sans donner de direction claire. Ce n’est qu’au cégep, à La Pocatière, qu’il établit des connexions émotives profondes au sein de la formation en arts plastiques. Là, la transformation du bois, matériau familier depuis son enfance, devient un moyen d'expression artistique, ouvrant des perspectives nouvelles.

​

Poursuivant son parcours, Jérôme entreprend un baccalauréat en arts visuels et médiatiques. Mais c'est au cours de ses derniers crédits universitaires, dans le cadre d'un cours d'ethnologie, qu'une rencontre déterminante se produit. Il interviewe le sculpteur Bruno Champagne, un moment fort qui oriente son œuvre vers des pratiques artistiques spécifiques à l'art populaire.

​

En 2014, Bruno Champagne l’invite à exposer ses œuvres lors de sa première exposition solo, un tournant majeur dans la carrière de Jérôme Lizotte. Depuis, sa production n’a cessé d’évoluer, abordant des thèmes variés tels qu'Adam et Ève, la légende de la Chasse-Galerie, ou encore des petits boxeurs en bois inspirés du personnage de Rocky Balboa. Son travail se distingue également par l’utilisation d'éléments de récupération, comme des silencieux d’automobiles, qu'il transforme et réinterprète en sculptures peintes.

​

À travers ces créations, Jérôme Lizotte continue d’explorer les frontières entre art populaire, récupération et transformation, tout en restant fidèle à son lien profond avec le bois et la culture qui l’a façonné.